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TDS réedition

alinthemoon 31/7/2005 22:38     Répondre Plainte
Une critique de tds réedition trouvée par hasard (http://
www.chronicart.com/music/music_rock.php3?id=9216) :

"Il y a dix ans sortait donc le deuxième album de Nine Inch Nails,
deuxième album d’un vrai faux-groupe, machine métallique entièrement
régie et contrôlée par une tête à claque juvénile touchée par la grâce.
Son prédécesseur était un étonnant alliage industriel et poppy, qui
humanisait l’EBM la plus froide et lui faisait miroiter des vrais dollars.
Skinny Puppy lessivés, Cabaret Voltaire dépassés, c’est Los Angeles qui
devenait un surprenant eden indus'. Mais rien ne laissait présager
pourtant du fabuleux bond en avant, de la claque esthétique fatale que
fut The Downward spiral à l’orée des nineties : un disque blindé d’idées
qui regarde toujours la postérité, dix ans après, avec la même arrogance
géniale, et qui, figurez-vous, et c’est un miracle, n’a presque pas pris
une ride. Trent Reznor partait pourtant perdant de ce côté-ci de la
musique, en plein boom indie. Tête à claque, effectivement, teintée
corbeau, obsessions éculées, lyrics débiles (celles de The Downward
spiral n’y échappent pas), pose misérabiliste fatigante comme une
caricature de l’idole Ian Curtis, transgression de petit garçon qui n’ose
même pas rire de ses gros mots. Ce n’est pas pour rien que Reznor a fait
naître, malgré lui, le pénible Marylin Manson.

Mais la grâce était, est et sera toujours ailleurs : dans les trouvailles de
composition, le jeu des contrastes, les ébouriffantes étrangetés du
mixage, le souci vertigineux des détails, des textures : la spirale ne faisait
pas que descendre, elle s’agitait plutôt en grand-huit pour les oreilles.
Derrière la simplicité indus, metal, pop, les boîtes à rythmes piquées à
Depeche Mode, il y avait les intrigantes et innombrables étrangetés qui
témoignaient d’un vrai esprit de laboratoire à l'oeuvre, animé par un
étrange feu moderniste. En 1993, Nine Inch Nails ne ressemblait
effectivement à rien de connu. Tout agaçante que sa figure geignante
pouvait être, Reznor était alors un control-freak illuminé, dont les idées
excentriques résonnent avec une rare brillance avec le recul de cette
édition remarquablement remasterisée. On mesure même probablement
mal, une décade plus tard, l’influence de ce blockbuster casse-cou sur
notre époque, aveuglés par la suite paumée, influencée plutôt
qu’influente, des aventures de Reznor : elle est pourtant sûrement au
moins aussi importante que celle d’un Loveless, ou des premiers volumes
de l’Artifical Intelligence Series de Warp (pas pour rien que Aphex Twin
était un systématique dans la partie des remixers). Comment donc
décrire ce blitzkrieg électronique, pop et rock, à ceux qui l’apparenterait
à du neo-metal ou de l’indus mal-inspiré ? Symphonie juvénile et
hurlante, savante construction d’alternances boucan / silence, chuchoté
/ crié, industriel et humain-trop-humain, collection de bluettes
bitcrushées, opérette psychédélique et robotique… Cet album osait en
fait tellement de concassages contre nature et d’incongruités plastiques
(powerchords de guitare graves comme du ciment, érosion des textures
jusqu’à la laideur, nappes de boucan animaux en interférence
permanente) qu’il était peut-être le disque de pop le plus
audacieusement produit depuis la rencontre Bowie-Eno pour la trilogie
berlinoise. La modernité de l’ensemble, des traitements ou des
arrangements électroniques, est tellement plausible et up-to-date, qu’on
en oublierait presque à quel point le mélange électronique-rock était
casse-cou à l’époque (un mix alternatif de Piggy, en bonus sur un
deuxième CD, arrangé par Rick Rubin, est là pour nous rappeler ce que
le mot "dépassé" peut pourtant vouloir dire), et à quel point le miracle
est effectivement notable.

Et puis aussi, bêtement, il y avait les chansons, formidables. A l’époque,
soufflé par la violence de l’assaut, la modernité du traitement sonique,
on était sûrement passés à côté des mélodies magiques, qui agissaient
sourdement, jusqu’à rendre le bruit totalement addictif. Encore une fois,
avec le recul, on peine moins à dessiner les contours de ces chansons
malades, sans cesse tiraillées entre envies vindicatives et désir d’étalons
pop ultimes : presque chacune des quatorze chansons miraculeuses de
l’album font le grand écart, contrastes éblouissants à l’appui, entre ces
deux envers étonnamment complémentaires. Enfin, il y a le talent
indéniable des mélodies rampantes, des mélodies de voix, déjà à l'oeuvre
dans Pretty hate machine, qui faisait remplir les stades : songwriter
accidentel ou génie déchu (même repris par Johnny Cash), Reznor
signait en tout cas, en 1993, treize hymnes et une merveille ambient (le
toujours magique A Warm place). Et dix ans après, ça n’a pas changé.
Irrémédiablement, The Downward spiral demeure l’un des plus grands
disques pop de la fin du XXe siècle."
Olivier Lamm

(Y'en a certains qui ont de l'imagination!)
fantomas 31/7/2005 23:31     Répondre Plainte
bel article. c'est vrai, le mec, il s'est déchaîné!!!
Grisha_BD 1/8/2005 0:13     Répondre Plainte
lyrics débiles (celles de The Downward
spiral n’y échappent pas)


Presque 9 années de Downward dans les oreilles, et j'approuve toujours cette remarque.
Celà dit, ca reste un de mes rares albums qui ne prends pas encore la poussière.
adrammalek 1/8/2005 16:32     Répondre Plainte
Pour les lyrics je suis d'accord aussi. Et dire que beaucoup de fans s'accordent à dire que les paroles de "With Teeth" sont nulles par rapport à celle de "Downward spiral"... Qu'est-ce qui faut pas entendre...
gilles de brest 1/8/2005 2:34     Répondre Plainte
cela dit, j'ai rarement vu un album où les textes s'accordent (au niveau du sens) aussi bien avec la musique, de sorte que je me demande si c la musique qui illustre les paroles ou bien les paroles qui illustrent les textes. Moi elles me font triper les paroles, je préfére celles de with teeth, mais big man with gun me fera tjrs autant marré!
bloody angel 1/8/2005 2:02     Répondre Plainte
"tete a claque juvenile touchée par la grace" LOLL
Barry44 1/8/2005 20:44     Répondre Plainte
"The Downward spiral demeure l’un des plus grands disques POP"

Quand je lis ça, l'article perd toute crédibilité.

Ouais TDS c'est de la pop, Slayer c'est du pop-rock aussi.
adrammalek 1/8/2005 21:16     Répondre Plainte
Moi je trouve ça plus proche de la pop que du metal, maintenant peut-être que rock tout simplement ça convenait mieux en effet.

De toute façon, ce genre de catégories, on s'en fout un peu non ? L'un des plus grands disques pop est aussi l'un des plus grands disques tout court.

Sur ce point, il a raison notre cher chroniqueur. Encore que, moi j'aurais plutôt dit ça pour "The Fragile". On verra dans 4 ans.
Barry44 1/8/2005 21:40     Répondre Plainte
T'as pas tord, c'est vrai qu'on nomme metal tout et n'importe quoi, et si le vrai metal c'etait que du Cannibal Corpse etc ?

Pop, je trouve ça trop réducteur, du style la musique que t'entend quand tu vas faire tes courses chez carrouf, c'est quasiment une insulte je trouve.